Conques

À l'intérieur d'un plateau composé de schistes ou de granits, les rivières du Lot et du Dourdou ont ouvert un réseau de vallées sinueuses et profondes, formant le Ségala de Conques.
Ici, les gorges creusées par le torrent de l'Ouche et par le Dourdou tracent une sorte de cirque dont la concavité - la conque - vient échancrer le plateau.
Pentes escarpées, affleurements de rochers et châtaigneraies engendrent un paysage aussi austère que grandiose. Dans cet écrin de verdure, le bourg médiéval de Conques s’est greffé autour de l'abbaye. Le visiteur est séduit par l’authentique patrimoine architectural de l’un des Plus Beaux Villages de France.
Remparts, portes fortifiées, fontaines, sécadous (séchoirs à châtaignes), fours à pain et maisons à colombages, rythment les ruelles étroites et escarpées de la cité.

Édifice majeur de l’architecture romane, l’abbatiale Sainte-Foy est un impressionnant vaisseau de pierre qui surprend par son élévation intérieure et rappelle l’importance passée de ce haut-lieu de la Chrétienté médiévale.
Par sa monumentalité, la variété de ses matériaux de construction (grès rouge, calcaire jaune et schiste gris-bleu) et l’originalité de son décor sculpté, elle figure parmi les plus belles réalisations architecturales du temps (XI^e et XII^e siècles) et s’inscrit dans le modèle des grandes églises dites de pèlerinage.

L’étage des tribunes permet d’admirer les remarquables chapiteaux sculptés par les imagiers romans et les perspectives enchanteresses de l’architecture. Toute aussi surprenante est la luminosité de l’édifice.
Depuis 1994, les vitraux contemporains de Pierre Soulages, artiste peintre de notoriété internationale, viennent magnifier l’architecture romane de l’édifice.

Le tympan du Jugement dernier est un joyau de l’art roman et un chef-d’œuvre de la sculpture française du XII^e siècle. Il reste étonnamment lisible malgré le temps, le foisonnement des personnages et la diversité des scènes.
L’ensemble se déploie autour de la figure centrale du Christ avec, à sa gauche, l’enfer où éclatent violence, agitation et effroi quand, à sa droite, tout est paisible.
Sous la figure du Christ magnifiée, la pesée des âmes est orchestrée, tandis que de son côté, Satan châtie les pêchers capitaux.

Composé d’un grand nombre de reliquaires recouverts d’or et d’argent, d’émaux, de camées, d’intailles et de pierres précieuses, au premier rang desquels la très célèbre Majesté de sainte Foy, seul exemple conservé des statues reliquaires conçues aux environs de l’an mil, le Trésor de Conques est l’un des cinq grands trésors européens d’orfèvrerie médiévale et le seul, en France, regroupant autant d’objets du Haut Moyen Age.

Inaugurés en 1994, les vitraux de l’abbatiale sont l’œuvre de l’artiste peintre de renommée internationale, Pierre Soulages, qui se plait à raconter comment Conques a déterminé son choix de se consacrer à l’art puis l’artiste a inventé un verre nouveau, translucide et non transparent, qui donne à voir l’édifice roman par une transmission diffuse de la lumière naturelle.
Et de la modulation des intensités de la lumière, naît le chromatisme…

Inscrit, comme l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco au titre des chemins de Compostelle, le pont dit "romain" tient son nom de l’Occitan romièu désignant le pèlerin qui se rend à Rome, avant de devenir le terme générique appliqué à tous les "marcheurs de Dieu".
La francisation approximative du mot donna "romain". Il permet encore aux pèlerins de franchir Le Dourdou.